L’école libre Freinet à Vence (Alpes-Maritimes, France). En 1953.
Georges Dudognon / adoc-photos

 

En France, il n’y a pas qu’une seule méthode d’apprentissage. Un certain nombre d’écoles proposent un enseignement alternatif de type Montessori ou Freinet. Ce type de pédagogie reste plus ou moins éloigné de l’enseignement traditionnel. Les parents qui se posent légitimement la question du choix et du type d’enseignement pour leur enfant se retrouvent vite perdus face aux flots d’informations quelques fois contradictoires.

Ces méthodes d’enseignement actives sont basées sur des principes d’autonomie et de bienveillance de l’enfant. Elles sont pourtant différentes dans leurs principes pédagogiques.

Petit tour d’horizon de ces approches éducatives actives afin de vous permettre de faire le bon choix pour votre enfant.

 

L’enseignement alternatif Montessori et Freinet en France

L’enseignement alternatif en France, aujourd’hui, rassemble plus de 20 000 enfants. Autant d’enfants dont les parents ont un jour pris la décision de les retirer de l’enseignement traditionnel pour leur permettre d’apprendre autrement.

Parce qu’il s’agit bien de cela : permettre à l’enfant de développer son autonomie et d’éveiller sa curiosité dans des établissements scolaires publics ou privés qui ont choisi de changer leur manière de dispenser la connaissance.

Ces écoles, peu importe le type d’enseignement alternatif, ont une même approche : prendre en considération les besoins de l’enfant et lui permettre de participer activement en étant au centre du projet éducatif. L’enfant devient acteur de son enseignement et plus seulement spectateur comme trop souvent dans l’enseignement traditionnel.

Dans ce type d’école, l’enfant prend véritablement part à l’enseignement, mais aussi à la vie de l’école. Avec comme conséquence des résultats positifs qui se font vite sentir : l’enfant possède beaucoup plus d’estime de lui-même, il est beaucoup plus autonome et il respecte les autres dans leurs manières d’apprendre, sans jugement.

Les élèves travaillent en petits groupes ce qui permet une plus grande écoute entre chaque enfant. Ils peuvent de cette manière s’entraider.

Même s’ils reposent sur un socle de valeurs commun comme la bienveillance et le respect de l’enfant, la pédagogie Montessori et la pédagogie Freinet ont chacune leur spécificité.

 

La pédagogie Montessori

Maria Montessori (1870-1952) fut la première femme à devenir médecin en Italie. Dès le début de sa carrière, c’est en observant les difficultés d’apprentissage rencontrées par les enfants des quartiers défavorisés qu’elle met au point et développe la pédagogie qui depuis porte son nom.

Pour Maria Montessori, l’enfant représente un être à part, unique et autonome. Pour qu’il grandisse et devienne un adulte épanoui et responsable, il est fondamental qu’il ait confiance en lui. Pour lui permettre d’acquérir ce sentiment de sécurité et d’assurance qu’est la confiance, il faut lui laisser faire les choses par lui-même.

C’est justement pour cela qu’elle a mis au point toute une gamme de matériel pédagogique encore utilisé aujourd’hui dans les écoles Montessori. Ce matériel didactique, adapté à l’enfant, lui permet d’explorer et de se construire. En utilisant ces outils pédagogiques, l’enfant se sert de sa vue, de son toucher et de son ouïe pour intégrer la matière enseignée par le jeu.

Dans ce milieu scolaire favorable à son épanouissement, l’enfant se retrouve donc acteur de son apprentissage ce qui lui permet de se développer à son propre rythme.

Dans les écoles Montessori françaises, les enfants sont répartis en petits groupes de 15 élèves maximum et selon trois catégories d’âge :

  • Les élèves de 3 à 6 ans ;
  • Ceux de 6 à 9 ans ;
  • Et les derniers de 9 à 12 ans.

 

La pédagogie Freinet

Célestin Freinet (1896-1966) était instituteur et syndicaliste. Après la Première Guerre mondiale, il mit au point sa méthode qui portera son nom. Il est persuadé que l’entraide et la coopération entre les élèves de niveaux différents sont la clé de la réussite. Les enfants apprennent à parler, à lire et à compter par ce qu’il nomme le tâtonnement expérimental. Il s’agit en quelque sorte d’un autoapprentissage. La peur de se tromper n’existe plus puisqu’elle est vécue comme une étape de l’apprentissage pour les conduire vers la réussite.

Dans les écoles Freinet, pas de points ni de notes qui placent les enfants en compétition, mais des dialogues d’évaluation.

L’enfant devient pleinement acteur de son apprentissage et de son développement en étant intégré à l’élaboration des cours et à l’organisation générale de la classe.

Dans la méthode Freinet, l’enseignement n’est plus un « maitre » qui possède l’autorité, mais il devient un « guide » bien indispensable au demeurant pour leur montrer le chemin de l’apprentissage et les encourager.

Dans les écoles Freinet, les élèves sont impliqués dans des moments d’échanges avec leur enseignant à certains moments de la journée comme lors de « l’entretien du matin » qui permet de faire les mises au point nécessaires et d’échanger.

Les enfants participent aussi à des « classes ateliers » et des « classes promenades ». Ils peuvent tenir un journal scolaire (différent du journal de classe), faire du théâtre ou de la danse s’ils le souhaitent. Toutes ces activités permettent à l’élève de développer sa sensibilité pour un meilleur apprentissage.

Le cursus d’apprentissage dans les écoles Freinet s’adresse aux élèves de maternelle et de primaire.