Vers un retour en force de la coqueluche ?

coqueluche enfant

Près de Nantes, en Savoie en Haute-Savoie ou encore en Corse, plusieurs communes et régions en France sont en rupture de stock de tests de dépistage face à la recrudescence des cas de coqueluche.

Les mesures de prévention sont essentielles face à ce début d’épidémie. Cette maladie que nous pensions enfouie au fin fond du passé peut être très dangereuse pour nos jeunes enfants et nos nourrissons.

Voici un aperçu des risques associés à cette maladie, des moyens de protection, et des mesures à prendre pour les parents.

 

Qu’est-ce que la coqueluche ?

La coqueluche est une infection bactérienne aiguë des voies respiratoires causée par « Bordetella pertussis » : et non, ce n’est pas une personne !

Elle se manifeste par des quintes de toux sévères et une difficulté à reprendre sa respiration.

Chez les enfants, surtout les plus jeunes, cette toux peut être extrêmement violente, entraînant des vomissements, de la fatigue, et dans les cas graves, des complications telles que la pneumonie ou des convulsions.

De nombreux médias relaient aujourd’hui l’augmentation des cas de coqueluche en France et ce n’est pas pour rien : c’est une maladie qui peut être dangereuse.

 

Pourquoi la coqueluche revient-elle ?

Plusieurs facteurs contribuent à la résurgence de la coqueluche en France :

  • Efficacité vaccinale décroissante : Le vaccin contre la coqueluche est efficace, mais son effet s’atténue avec le temps. Les personnes vaccinées dans l’enfance peuvent devenir vulnérables à nouveau à l’âge adulte.
  • Sous-vaccination : Certains enfants ne reçoivent pas toutes les doses nécessaires du vaccin, ce qui les expose à la maladie. Même à l’âge adulte, très peu de personnes effectuent leur rappel à 25 ans.
  • Évolution de la bactérie : Il est possible que la bactérie ait légèrement évolué, rendant le vaccin un peu moins efficace qu’auparavant.

Les enfants, surtout ceux de moins de 6 mois, sont les plus à risque de développer des formes graves de la coqueluche. Leur système immunitaire est encore en développement, et ils n’ont pas encore reçu toutes les doses de vaccin nécessaires pour être bien protégés. Les nourrissons peuvent avoir des difficultés à respirer lors des quintes de toux, ce qui peut conduire à une hospitalisation d’urgence.

 

Comment se protéger ?

La vaccination reste la meilleure protection contre la coqueluche. Le schéma vaccinal pour les enfants en France débute à l’âge de 2 mois, avec une dose de rappel à 6 ans, puis une 3ème entre 11 et 13 ans et enfin une dernière vers 25 ans (qui peut être administrée jusqu’à 39 ans).

Les adultes, en particulier les femmes enceintes et les personnes en contact régulier avec des nourrissons, peuvent aussi de se faire vacciner. Le vaccin est recommandé pour les femmes enceintes entre 20 et 36 semaines de grossesse afin de protéger le nouveau-né.

Comme pour de nombreuses maladies respiratoires, une bonne hygiène, incluant le lavage fréquent des mains et le port de masques en cas de symptômes, peut réduire la propagation de la coqueluche.

 

Les symptômes de la coqueluche

La coqueluche est une maladie qui se développe en plusieurs phases, avec des symptômes qui évoluent au fil du temps. Comprendre ces signes peut aider à identifier la maladie plus rapidement, surtout chez les jeunes enfants, pour une prise en charge médicale efficace.

 

1. Phase catarrhale (1 à 2 semaines)

Les premiers symptômes de la coqueluche sont souvent similaires à ceux d’un simple rhume, ce qui peut rendre le diagnostic difficile dans les premiers jours :

  • Écoulement nasal
  • Légère fièvre
  • Toux légère et persistante
  • Éternuements

C’est durant cette phase que la maladie est la plus contagieuse. Les symptômes sont souvent banalisés, car ils ne diffèrent pas beaucoup d’une infection respiratoire commune. Mais la maladie peut être contagieuse pendant 3 semaines !

 

2. Phase paroxystique (1 à 6 semaines)

Cette phase est la plus caractéristique et la plus sévère de la coqueluche. Elle se distingue par des quintes de toux intenses et violentes, qui peuvent être particulièrement éprouvantes pour les jeunes enfants :

  • Quintes de toux sévères : Ces quintes surviennent par épisodes, souvent la nuit, et peuvent durer plusieurs minutes. Elles se terminent fréquemment par un bruit inspiratoire aigu, appelé “chant du coq”, causé par une difficulté à reprendre son souffle.
  • Vomissements : Après une quinte de toux, il n’est pas rare que l’enfant vomisse.
  • Fatigue extrême : La répétition des quintes de toux épuise l’enfant, qui peut paraître très fatigué après chaque épisode.
  • Cyanose : Dans les cas les plus graves, l’enfant peut avoir du mal à respirer, ce qui entraîne une coloration bleutée des lèvres ou du visage en raison du manque d’oxygène.

 

3. Phase de convalescence (plusieurs semaines à mois)

La dernière phase de la coqueluche correspond à une lente récupération. La toux s’atténue progressivement, mais elle peut persister pendant plusieurs semaines :

  • Diminution progressive de la fréquence des quintes : Les épisodes de toux deviennent moins fréquents et moins intenses.
  • Persistance d’une toux sèche : Même après la disparition des quintes, une toux résiduelle peut persister pendant des semaines, voire des mois.

Différences des symptômes chez les nourrissons

Chez les très jeunes enfants, notamment les nourrissons de moins de 6 mois, les symptômes peuvent être différents et parfois plus graves :

  • Apnée : Les nourrissons peuvent avoir des pauses respiratoires (apnées) pendant ou après les quintes de toux, ce qui peut être extrêmement dangereux.
  • Difficulté à s’alimenter : Les quintes de toux et la fatigue peuvent empêcher le nourrisson de bien s’alimenter, entraînant des problèmes de nutrition et de déshydratation.
  • Absence de toux : Paradoxalement, certains nourrissons peuvent ne pas tousser du tout mais présenter des signes d’apnée ou de détresse respiratoire.

 

Quand consulter un médecin ?

Il est nécessaire et urgent de consulter un médecin si un enfant présente des symptômes compatibles avec la coqueluche, surtout s’il a été en contact avec une personne atteinte de la maladie. Une intervention rapide peut prévenir les complications graves et limiter la propagation de la maladie à d’autres enfants ou membres de la famille.

Le médecin pourra prescrire des antibiotiques pour traiter l’infection et réduire le risque de transmission. Pour les cas graves, notamment chez les nourrissons, une hospitalisation peut être nécessaire pour surveiller la respiration et l’alimentation de l’enfant.

La coqueluche est une maladie sérieuse qui nécessite une vigilance accrue, notamment en raison de sa résurgence en France. La vaccination est le meilleur moyen de protéger les enfants et les adultes contre cette infection. En adoptant des mesures de prévention adéquates, nous pouvons limiter la propagation de la coqueluche et protéger les plus vulnérables, en particulier les jeunes enfants.

Cette recrudescence de la coqueluche est à prendre au sérieux. Plus qu’un simple rhume, c’est une maladie, qui non soignée, peut causer de sérieuses complications pour nos enfants, allant jusqu’au décès.

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